C’est pour moi une immense fierté de porter cette année la parole du Festival du Souvenir, pour sa 5ème édition, placé sous le thème « Décoloniser la mémoire ». J’accepte ce rôle avec beaucoup d’humilité. Ce festival organisé par le Centre culturel ICI (Image, Création, Interprétation) est un acte collectif de réappropriation et de réparation. À travers l’art, la parole, la musique, le théâtre, la recherche, une mémoire vivante, plurielle et radicalement humaine est redonnée vie.

Nos histoires ne sont pas linéaires. Elles sont fracturées, déportées, réimaginées à travers les chants, les corps, les rêves. Et pourtant, elles tiennent. Elles résistent. Haïti, première république noire, symbole d’insoumission et de dignité, est au cœur de cette mémoire en résistance.

Décoloniser la mémoire, c’est plus qu’un concept : c’est un combat. C’est la volonté de sortir des récits officiels parfois réducteurs, d’entendre les voix marginalisées ou muselées ou encore muséifiées. C’est refuser l’effacement, redonner sens, corps et voix à ce qui nous constitue.

Merci à toutes celles et ceux qui depuis cinq ans bâtissent cette mémoire commune en grattant les silences avec des armes poétiques, des épistémologies du bas, des contre-archives, etc...

Merci aux artistes, aux penseurs et penseuses, aux porteuses et porteurs de mémoire, aux bâtisseurs et bâtisseuses de ponts.

Merci à vous, public, que j’invite encore cette année à venir ouvrir cet espace en vous.

Puisse ce festival semer des graines de justice et d’imaginaire dans chacun et chacune de nous.

Chantal Ismé

Porte-parole de la 5ème édition du Festival du Souvenir